Marc Lizano, Loïc Dauvillier, Greg Salsedo, L’enfant cachée, Le Lombard, 2013
Un soir d’insomnie, Dounia se remémore son enfance. Sa petite fille Elsa l’entend et la rejoint. Elsa sent sa grand-mère tourmenter. Elle la questionne. Dounia n’a pas le choix. Elle doit raconter, se raconter. La grand-mère transmet alors à sa petite fille.
Attirée par la couverture et le titre, je suis restée bloquée, sans le vouloir dans l’horreur des années 40 dans lesquelles je m’étais plongée la semaine dernière avec Irena.
Un jour en rentrant de l’école, les parents de Dounia lui annonce qu’elle devra porter une étoile jaune. Pour la préserver son père lui raconte une histoire à dormir debout d’élection de famille de shérif. Mais le lendemain, rien n’est plus pareil à l’école. On ne lui parle plus, on l’exclut, on l’ignore. C’est par une camarade de classe qu’elle apprend la vraie raison de cette étoile et de ce soudain changement de comportement envers elle : elle est juive. Puis les choses s’accélèrent. Le monde de Dounia s’écroule littéralement. Les forces de l’ordre viennent chercher ses parents. Dounia est épargnée, récupérée par les voisins. Elle devient l’enfant à cacher.
Nous assistons alors à une touchante transmission de mémoire de la Shoah, d’une grand-mère à sa petite fille. Pourquoi devrons-nous, sans cesse, tout cacher aux enfants ? Curieux pour la plupart, ils se questionnent. Dounia décide de raconter, d’expliquer à Elsa, les choses telles qu’elles se sont passées avec simplicité et sans rentrer évidemment dans les détails les plus atroces. L’enfant caché montre merveilleusement bien ici comment les adultes peuvent aborder avec les enfants des sujets complexes intellectuellement et durs émotionnellement. Outre l’intérêt évident du témoignage historique, la BD témoigne également avec force et tendresse de l’extraordinaire relation grand-mère, petite-fille.
L’enfant caché est sans conteste une belle BD au sens noble du terme. Le graphisme tout en rondeur, ici encore, apporte délicatesse et douceur à un récit de vie éprouvant : le quotidien d’un enfant juif en 1941. A mettre entre les mains de nos petits collégiens !
Et s’il fallait mettre une note : ★★★★☆
un bijou cet album!
Assurément !
Oui, très beau. Je me rappelle l’année dernière, mon grand était alors en CM2 et sa classe travaillait sur la Seconde Guerre Mondiale. Quand la maîtresse leur a demandé si les uns et les autres avaient des conseils de livres à donner pour que chacun puisse prolonger le cours, mon grand a demandé à présenter cet ouvrage à la classe. Je ne l’avais jamais vu aussi mobilisé sur la préparation d’un exposé ! Et les retours qu’il a eu et les copains à qui il a prêté l’ouvrage, le propos est pertinent et vraiment bien adapté pour le lectorat qu’il cible. Bel ouvrage
Ça prouve bien que cette BD est des plus efficace !
Voilà, réservée à la bibliothèque! Y a plus qu’à attendre!
Je ne la connaissais pas 🙂
Bonne future lecture alors !
Je note pour son thème. On n’en lira jamais assez…
Même si le dessin, je n’aime pas spécialement.
C’est justement le graphisme qui m’avait attiré… Comme quoi ! 🙂
Moi aussi je n’avais pas été très attirée par le graphisme, mais emballée par l’histoire. Il est au CDI de mon collège et les élèves apprécient
Très emprunté par les élèves chez nous aussi et tant mieux ! 🙂
C’est une superbe BD !
Oui, magnifique ! 🙂
Je l’ai au CDI, mais pas encore lu… Merci à toi de me rappeler qu’il faut que je la lise prochainement ! 🙂
Ça me fait plaisir ! 😉
Ce livre a un grand succès dans mon collège ! Je le conseille assez souvent, en prévenant qu’il vaut mieux le lire avec un kleenex à portée de main 😉 !
Il sort souvent aussi de mon CDI de collège ! 🙂
Un de mes plus gros coups de coeur en BD jeunesse !
Je comprends tellement !
Un album magnifique. Et ça marche dès le CM2, j’ai testé 😉
Bon à savoir ! 😉
Je sais que je passe à côté de quelque chose de beau, mais ce n’est pas un thème que j’aime lire. Je me contenterai de lire vos émouvants billets sur les blogs.
Je comprends ça peut être lourd.
Une pépite cet album, de celles à avoir dans tous les collèges et même avant ! (Et il est évidemment dans mon CDI 😉 )
Tout cela m’a l’air bien chouette !!!!
L’histoire n’est pas gaie évidemment, mais j’avais bien aimé cette grand-mère qui fini par « craquer » et raconter son histoire à sa petite fille. Les illustrations m’avaient moyennement plu.
Oui j’ai été très attendrie par cette relation grand-mère / petite-fille. Belle transmission.
Je ne connaissais pas je suis pas trop BD mais de la description que tu en fais me donne envie. Donc un de ces cas je me laisserai peut-être tenter
J’espère que tu seras séduite !