Art Spiegelman, Maus : mon père saigne l’histoire, Flammarion,1992
Arthur Spiegelman raconte la vie de son père, Vladek, rescapé juif des camps nazis. La relation père-fils est tendue. Cette BD, en deux tomes, semble être un nouveau terrain d’entente.
Dans Maus, les Juifs sont des souris et les nazis des chats. Les chats terrorisent les souris. L’éditeur nous met en garde dès la quatrième de couverture « oubliez vos préjugés : ces souris-là ont plus à voir avec Kafka ou Orwell qu’avec Tom et Jerry. Ceci est une vraie littérature ». Le graphisme de cette BD a énormément contribué à son succès. Mais, personnellement, je n’y ai pas été sensible. Du moins je n’ai pas accroché, j’ai toujours eu beaucoup de mal avec l’humanisation des animaux que ce soit dans l’art, dans les publicités ou ailleurs… Malgré tout, ici, je dois l’avouer, elle est intéressante car cette distinction de races finalement permet de bien souligner le délit de faciès dont ont été victimes les Juifs à cette période.
L’auteur a réalisé un vrai travail historique avec un souci constant d’objectivité. Plus qu’une chronologie historique, Art Spiegelman, nous transcrit, grâce au dépouillement de ses témoignages, l’atmosphère ambiante de ce contexte belliqueux. Tout y est : le durcissement du régime, persécution des juifs par ce dernier, la mise en place du système D pour survivre caché hors porté du tortionnaire nazi, les premières rafles, la vie dans les camps…. Il reste honnête et partial même lorsqu’il s’agit de parler de son témoin : son père. Vladek Spiegelman est colérique et son avarice extrême lui fait défaut : « sur cette certains points, il est exactement comme les caricatures racistes du vieux juif avare », souligne tristement Art. Il ne s’est jamais vraiment remis du suicide de sa femme Anja. Mala sa seconde épouse en subit les conséquences. Néanmoins sa force de caractère lui a permis de s’échapper des camps et d’y survivre ce qui a fait de lui d’ailleurs, une riche source d’informations historiques.
En somme, Maus est une BD historique extrêmement forte. Son graphisme sombre m’a un peu gêné mais finalement il reflète bien une période qu’il l’était tout autant.
Je vous parlerai du second tome très prochainement. D’ailleurs, l’intégral de cette BD est second dans le podium du top BD des blogueurs de décembre 2013, du mois de décembre dernier. N’hésitez pas à aller consulter la suite du classement que je n’ai pas publié le mois dernier par manque de temps.
Et s’il fallait mettre une note : ★★★☆☆
Un chef d’œuvre de la BD à mes yeux ! J’ai adoré !
J’ajoute ton lien à ma chronique ! 😉
Ooh merci ! ❤ Je me dépêche de lire le tome 2 ainsi j'aurai l'honneur et le privilège d'ajouter ton lien à ma chronique ! 😉
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Tiens, tu vas faire baisser sa moyenne. Intéressant ça. Le dessin t’a tant gêné que ça?
J’ai pensé à la moyenne et au classement. Mais, en même temps, le graphisme ne m’a pas séduite. Cela dit ça ne m’empêchera pas de lire le second tome !
Ah mais ne pense pas à la moyenne dans le top. ^^
Sois toi-même, cohérente et juste avec ton appréciation du beaucoup, je ne demande pas autre chose ^^
Sinon, le top n’aurait aucun intérêt.
et la question du dessin difficile d’accès n’est pas une mauvaise question, bien au contraire.
ah ah ! Me voilà rassurée ! 🙂
Après un temps d’adaptation aux dessins, j’ai été fascinée par cette œuvre-là qui m’a beaucoup marquée.
L’œuvre de Spiegelman est effectivement très forte… On ne peut pas y rester insensible !
Une de mes prochaines !
Bonne lecture ! 🙂
Incontournable ! Un chef-d’œuvre !
Assurément !
Bon ben faut que je lise, les deux tomes m’attendent depuis quelques temps déjà…
Ils ont également trôné un moment sur ma table de chevet. Mais après Kinderzimmer, je n’avais pas forcément envie de me replonger dans cette ambiance…
Je n’aurais pas pensé que le dessin t’aurait gênée. Il faut qu’on lise le manga sur les 3 Adolf, maintenant !
Oui j’y pensais… Mais pas tout de suite ! ^^
je lirai ce titre cette année!
Bonne lecture à toi, tu nous en parleras ? 🙂
Le graphisme de Maus, cet aspect anthropomorphe, prend toute sa dimension lorsque l’on considère la propagande nazie des années 30 et plus précisément un article de journal qui disait ceci :
« Mickey Mouse est l’idéal le plus lamentable qui ait jamais vu le jour… De saines intuitions incitent tous les jeunes gens indépendants et toute la jeunesse respectable à penser que cette vermine dégoûtante et couverte de saletés, le plus grand porteur de bactéries du règne animal, ne peut être le type animal idéal… Finissons-en avec la tyrannie que les Juifs exercent sur le peuple ! À bas Mickey Mouse ! Portez la croix gammée ! »
Tout de suite, ça replace les choses dans le contexte… et ça calme.
En effet ! C’est pourquoi je le trouve intéressant car en complète adéquation avec le contexte du sujet traité… Malgré tout il me met mal à l’aise… c’est peut-être l’effet recherché. Ceci étant dit je trouve cette BD très forte et j’ai hâte de lire le second tome.
J’ai eu aussi de la difficulté avec le graphisme mais le témoignage et m’a bien plu.
Tout pareil ! 🙂
Le graphisme ne me plaisait pas non plus au départ mais, finalement, je l’ai bien aimé au fil de ma lecture qui est tout récente (je l’ai lu en décembre!). Cette BD est, selon moi, un chef d’oeuvre !
On s’y habitue, c’est vrai.. ça devrait aller beaucoup mieux avec le second tome du coup ! 😉
Ahhhh, Maus, une BD que j’ai adorée !! Vivement que tu lises le tome 2 ! Il te plaira peut-être davantage. 🙂
J’en suis sûre ! 🙂
C’est une BD qui m’a bouleversée !
J’ai vite oublié les souris pour rentrer dans une vraie histoire émouvante et remuante.
Je comprends. On peut difficilement y rester insensible !